Gilets jaunes : mercredi 13 février 2019 |
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13 février 2019
13 février 2019. – Cette journée des « Gilets jaunes » du mercredi 13 février 2019 est la 89e journée qui fait suite à la journée du 12 février, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2018.
Sur Facebook, le Gilet jaune Jérôme Rodrigues a annoncé après une consultation chez le médecin qu’il a perdu l’usage de son œil droit : « Macron, tu vas le payer, je ne te lâcherai pas », a-t-il lancé à l’adresse du président de la République.
À Paris, le boxeur Christophe Dettinger qui pour « venir au secours d’une femme tombée au sol », s’était attaqué à deux gendarmes le 5 janvier, a été condamné à deux ans et demi de prison, dont 18 mois avec sursis. Le ministère public avait requis trois ans ferme avec maintien en détention. Christophe ne fera pas appel : “J’ai voulu empêcher une injustice et j’en ai commis une autre”.
La syndicaliste Linda Kebbab a jugé la peine « très modéré ». L’infraction était punissable de 5 ans et 75000€.
Le député Jean-Luc Mélenchon a twitté : Deux ans fermes pour Christophe Dettinger, le boxeur. Le procureur au nom de Nicole Belloubet a exigé trois ans ! Justice de classe. Mais les éborgneurs et les barbouzes sont en liberté.
La syndicaliste Linda Kebbab a répondu :
-Parlementaire et ancien cand. à la présidentielle. Allô responsabilité
-Ment sur la condamnation. Allô #Fakenews
-Traite les 250 000 policiers/gendarmes d'éborgneurs : diffamation + incitation à la haine. Allô @justice_gouv "L'avenir en commun", promesse électorale lointaine…..
D'après un sondage Elabe pour BFMTV, le soutien aux gilets jaunes s'effrite à 58% (-5) et 56% de Français souhaitent que le mouvement s'arrête.
Sur la chaîne Paris Première, dans l'Emission Z&N, Éric Zemmour a affirmé : aux classes populaires vous n'allez pas leur parler de l'avortement et la PMA, elles en ont rien à taper. Il y a deux choses qui les intéressent le « social et l'immigration ». Ce n'est pas s'écraser que d'arréter les migrants. L'immigration est un moyen du capitalisme qui « détruit l'unité du peuple ».
À Colomiers, le restaurant du chef étoilé Yannick Delpech a fait l'objet une seconde fois d'une tentative d' incendie.
Dans "Conversations avec Anna Cabana" sur i24news, le politologue Olivier Duhamel a déclaré : "Mai 68 est un mouvement ascendant qui s'est étendu des étudiants à l'ensemble des citoyens alors que les gilets jaunes est un mouvement qui est allé en se rétrécissant ". Pour lui, le RIC (référendum d'initiative citoyenne) serait un "aboutissement absolument catastrophique".
À Pau, suivant un appel national, plusieurs Gilets jaunes (sans leur gilet) se sont rassemblés devant le tribunal de Pau.
À La Heunière, près de Vernon, la cabane des Gilets jaunes a entièrement été détruite par les flammes.
Dans La Croix, une femme a témoigné avoir été avec ses enfants bloquée et insultée par une vingtaine de Gilets jaunes à un rond-point juste parce que elle refusait de mettre ce fameux gilet à l’avant de sa voiture.
Dans Le Figaro, avant même de connaître les résultats du grand débat (moratoire), 86 députés de plusieurs groupes politiques ont signé une tribune qui défend le retour à la taxe carbone. Les Gilets jaunes concèdent : "oui, la transition écologique, c'est important. Mais là, nous, on crève de faim". Sachant le sujet sensible, Emmanuel Macron, qui tient à ce que le grand débat national aille à son terme, a recadré les choses lors du conseil des ministres.
À Paris, au Conseil des ministres, le chef de l’État Emmanuel Macron a affirmé "l’antisémitisme est la négation de la République, de la même manière s’attaquer à des élus ou institutions sont la négation de la République. Nous serons intraitables vis-à-vis de ceux qui commettent de tels actes" et a dénoncé "l’augmentation insupportable" des actes antisémites, y voyant "un tour nouveau des événements liés au mouvement du 17 novembre".
La Gilet jaune Priscillia Ludovsky a dit dialoguer avec le "Black Bloc" : il ne revendique pas le RIC (référendum d'initiative citoyenne) et dénonce les prises de positions pro-Etienne Chouard.
Le journal "Humanité" a publié un article intitulé : "De quoi les Gilets jaunes sont-ils le nom ?".
Le journal "Marianne" a publié un article intitulé : "Vrai débat" et "grand débat" : mais au fait, qui va traiter les contributions (et comment) ?".
Le journal "l'Obs" a publié un article intitulé : "Ce qui relie les gilets jaunes, c'est une souffrance et une solitude" : les Gilets jaunes vivent pour la plupart hors des grandes villes et dans des conditions difficiles.
Le Cepremap (Centre pour la Recherche économique et ses Applications) et le Cevipof (centre de recherches politiques de Sciences-Po) ont publié une enquête intitulée "Qui sont les 'gilets jaunes' ?" : ils partagent une critique radicale de l’État, tout en ayant des positions plus médianes sur des questions morales comme la tolérance à l’égard des minorités.
Dans Atlantico, l'avocat Régis de Castelnau a écrit un article intitulé : les chiffres dévoilés par le premier ministre Edouard Philippe indiquent une instrumentalisation de la justice et un mépris du droit.
L'enseignante et juriste Karine Bechet-Golovko a publié un billet d'humeur intitulée : « Gilets Jaunes : de l'incitation à la violence par le Gouvernement » : il permet de faire passer, sans débat national, des prises de positions politiques radicales et anti-nationales (comme le traité avec l'Allemagne ou le Pacte global sur la migration).
À Paris, l'employé de boulangerie qui avait refusé le 2 février de servir un policier a été condamné à 70 heures de TIG (travaux d'intérêt général). Il avait reconnu avoir fait un geste outrageant envers un policier.
À Rouen, les deux Gilets jaunes de Barentin qui appelaient sur le groupe fermé Facebook « Barentin gilets jaunes », à s’en prendre aux gendarmes, ont été condamnés :
47 ans, marié à 1 000 euros d’amende pour avoir dit « Faut venir armé d’une 22 »; 41 ans, couvreur, à six mois avec sursis pour avoir dit «pourquoi ne pas brûler le commissariat ? ».