Gilets jaunes : samedi 16 février 2019 |
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16 février 2019
16 février 2019. – Cette 92e journée des « Gilets jaunes » du samedi 16 février 2019 a été promue sous l’appellation acte XIV pour faire suite à l'acte XIII (samedi 9 février) et tout au début, l'acte I (samedi 17 novembre 2018). Le mouvement ne s'arrête pas pour autant en semaine en province où le mouvement qui se tasse reste quotidiennement plus suivi qu'à Paris, en France.
Malgré quelques incidents, cette journée est encore une réussite pour l’exécutif, car les violences et le nombre de personnes impliquées en France sont toujours en baisse par rapport à la semaine dernière.
Le plus grave incident s'est produit à Paris où le philosophe Alain Finkielkraut a dû être exfiltré de la manifestation sous la protection des agents des forces de l'ordre dont l'effectif de 80 000 a été réparti dans toute la métropole. À Lyon, deux voitures de CRS ont été attaquées par des manifestants.
Au total, cette journée a rassemblé selon le ministère de l'Intérieur, 41 500 (-19%) participants en France et 104 070 selon le collectif le Nombre jaune et à 230 000 pour le syndicat France Police-Policiers en colère. Plus de 30 personnes ont été interpellées et d'après le JDD, parmi les casseurs interpellés, se trouvent surtout des Gilets jaunes : les activistes de l'ultragauche et l'ultradroite, bien présents dans les cortèges des Gilets jaunes, ont pour l'heure échappé aux arrestations.
La Gilet jaune Ingrid Levavasseur a affirmé ne pas vouloir « baisser les bras » malgré les « centaines de messages » d’insultes qu’elle dit recevoir, dans une « lettre publique » publiée ce samedi sur son réseau social : « j’affronte ce tourbillon la tête froide mais je dois vous avouer que c’est très difficile humainement », affirme-t-elle, se disant « insultée par des centaines de messages tous plus odieux les uns que les autres ».
D’après une enquête de l’Ifop réalisé en ligne du 13 au 14 février pour le Journal du dimanche, 50% des Français soutiennent les Gilets jaunes et 52% souhaitent qu'ils cessent leur mouvement.
Des photos du Gilet jaune Pascal Chiron qui a manifesté avec une kippa sur la tête a été relayé près de 6 000 fois, puis quand il a été connu que la page Facebook de ce manifestant contenait notamment une photo de Me Gilles William Goldnadel avec le nez retouché ou des propos comme « c'est Israël qui est nazi » ou « le sionisme n'est pas une race, c'est une menace », "plusieurs élus et journalistes ont effacé leurs tweets".
Le site internet de Paris Match a publié un passage du l'émission Au tableau ! avec Christophe Castaner qui sera diffuser sur la chaîne C8 mercredi.
À Paris
Selon la Préfecture de police, 5 000 (+25%) personnes ont manifesté. Au total, 26 personnes ont été interpellées, dont 15 ont été placées en garde à vue.
Vers 11h00, plusieurs centaines de manifestants ont commencé à se rassembler place de l’Étoile.
Le cortège est parti vers 12h00 au chant de "Emmanuel Macron, on vient te chercher chez toi" pour rallier plusieurs heures plus tard l'esplanade des Invalides (via l'Assemblée nationale, la rue de Grenelle et le siège du Medef). Le Gilet jaune Éric Drouet a pris part au cortège parisien.
Quai de la Mégisserie à 14h, un policier a été filmé de dos en train de dire : « ferme donc ta gueule le chômeur ».
Le journaliste Fabien Rives a twitté une vidéo filmé au Boulevard du Montparnasse, ou l'on voit un Gilet Jaune qui a remplacé un drapeau européen 🇪🇺 par un drapeau français 🇫🇷.
Thierry-Paul Valette, de la liste « Rassemblement des gilets jaunes citoyens », était à Paris tout comme Jérôme Rodrigues et Maxime Nicolle qui se trouvait à l'esplanade des Invalides.
Plusieurs manifestants ont renversé des conteneurs à verre pour se munir de bouteilles. Dans le sixième arrondissement, les bouteilles ont volé sur les forces de l'ordre qui ont répondu par des jets de gaz lacrymogène.
Dans le Le Figaro, le reporter Thibault Izoret a filmé ce qu'il appelle être une sorte de « service d'ordre » qui protège les casseurs en action, pour taguer des banques (on ne filme pas s'il vous plait).
Vers 16 heures, ceux qui sont restés sur l'esplanade des Invalides ont été évacuée à l'aide de gaz lacrymogènes. Un journaliste de BFMTV a reçu « plusieurs coups de matraque de la part d’un policier », et ce, malgré nos cris « presse ! » et ma carte professionnelle en main, selon Raphaël Maillochon, reporter à BFM.
Vers 18h, aux abords de la place des Invalides à Paris, le journaliste Taha Bouhaf a été insulté par un agent de l'ordre : « fils de pu** !, journaliste de mes cou***** ».
Vers 18h10, rue de la Tremoille (8e arr.), près des Champs-Elysées, une gendarme s’est retrouvée toute seule quelques secondes au milieu des manifestants.
quelqu’un lui a jeté une bouteille d’eau. » avant qu'elle rejoint vite ses collègues, présents à ses côtés au début avant de se mettre sur le côté.
Certains manifestants ont rejoint les Champs-Élysées en début de soirée en scandant "Macron démission". La plupart d'entre eux avaient quitté l'avenue vers 20h30.
Vers 15h18, à l’angle du boulevard du Montparnasse et de la rue Campagne-Première, le philosophe Alain Finkielkraut, qui sortait d’un taxi pour rentrer chez lui à pied, après avoir raccompagné sa belle-mère, a été reconnu dans le cortège par des Gilets jaunes. Une manifestante lui a sourit et lui a serré la main. Puis un groupe l’a pris à partie en l'injuriant : « Finkie jette-toi dans le canal », « barre toi sale sioniste de merde », « bâtard », « sale merde, nique ta mère ». Dans le brouhaha, on entend aussi des invectives : « facho » « Palestine », « antisémite », « dégage pauvre con », « dégage fasciste », « rentre chez toi », « ici c'est la rue », « la France, elle est à nous », « rentre à Tel Aviv », « fils de pu** », « sale race », « sale encu** », "homophobe de merde", "sale raciste, casse-toi", « espèce de raciste, espèce de haineux, t'es un haineux, et tu vas mourir, tu vas aller en enfer, espèce de sioniste », « nous sommes le peuple français », « grosse merde », « Dieu te reconnaitra », « Dieu, il va te punir », « le peuple va te punir », « va te cacher », "Il est venu exprès pour nous provoquer", « rentre chez toi en Israël », parodiant son « taisez-vous ».
Avant que les agents de l'ordre ne s'interposent, le philosophe a été protégé par des Gilets jaunes : l'un a salué son travail tandis qu'un autre lui a proposé de revêtir un gilet jaune et de rejoindre le cortège. Le philosophe, ressentant une haine absolu, a préféré s'éloigner.
Pour Alain Finkielkraut, ce n'étaient pas des « des Gilets jaunes d'origine », mais des « gens de banlieues, de l'extrême gauche et peut-être aussi des soraliens », tandis que les autorités on reconnu (et recherche) l'individu à la barbe qui n’est pas considéré comme radicalisé mais qui est proche de la mouvance salafiste. Il encourt un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. En attendant, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion. Les investigations ont été confiées à la BRDP (Brigade de répression de la délinquance contre la personne).
Les Gilets jaunes se sont immédiatement désolidarisés de cette agression qu'ils ont condamné :
la Gilet jaune Ingrid Levavasseur a écrit : « l’antisémitisme est une longue maladie française qu'il faut guérir. Nous en sortirons tous grandis. Alain Finkielkraut n’a pas à subir des insultes et des intimidations en pleine rue »; le Gilet jaune Benjamin Cauchy a twitté : « soutien à Finkielkraut. L'ignominie de l'antisémitisme et de l'islamisme radical sont du venin sur notre république »; le collectif « Conseil national de la Résistance des Gilets jaunes » a appelé à manifester lundi à 18h place de la République à Paris : « Antisémitisme et tout racisme pas en notre nom »; d'autres Gilets jaune ont condamné l'agression par voie de presse le lendemain, notamment Jacline Mouraud et Jérôme Rodrigues; le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan a twitté : « soutien à Alain Finkielkraut insulté violemment aujourd’hui notamment aux cris de « sale race ». Ce type de comportement doit être condamné. On voit l'islamo-gauchisme qu'ont laissé s'installer les partis donneurs de leçons qui nous gouvernent depuis des années »; la présidente du RN, Marine Le Pen a twitté : « l’agression d’Alain Finkielkraut est un acte choquant qui illustre la tentative d’infiltration du mouvement des Gilets jaunes par l’extrême-gauche antisémite. On attend des condamnations exemplaires et non le laxisme judiciaire habituel; l'eurodéputé Florian Philippot a twitté : « Quelle honte ! Ces gens sont indignes et ne doivent pas être amalgamés avec l’immense majorité des gilets jaunes »; le député RNiste Louis Aliot a twitté : « j'avertissais le 7 décembre déjà sur les Gilets rouges, verts ou bruns infiltrés dans les manifestations. Ils ont aujourd'hui attaqué honteusement Finkielkraut. Ces insultes à Finkielkraut sont absolument minables. J’attends de voir qui sont ces haineux »; le chef de la liste RN Jordan Bardella a twitté : « Jaune à l’extérieur, mais rouge et vert à l’intérieur : ne laissons pas ces racailles islamo-gauchistes pourrir le mouvement des Gilets Jaunes ! Soutien à Alain Finkielkraut, victime de leur antisémitisme et de leur haine ! »; le député Les Républicains Guillaume Larrivé a demandé : " Qu'attend le ministre de l'intérieur pour faire interpeller et livrer à la justice, sans délai, la horde antisémite qui s'en est pris, cet après-midi, à Alain Finkielkraut? ".
Finkielkraut affirmera sur LCI, demain dimanche matin dans l’émission Le Brunch de l’actu (10h-12h); Libération : cf. dimanche 17 février; Lancelin (18h57) a twitté : « "Sale juif"? Cette phrase est inaudible dans la vidéo. Tous les samedis le porte-parole du gouvernement Griveaux invente un nouveau mensonge gravissime pour faire monter la haine dans le pays. Ces gens ne se battent pas loyalement. Ils sont indignes ».