Gilets jaunes : jeudi 20 décembre 2018 |
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20 décembre 2018
20 décembre 2018. – Cette journée des « gilets jaunes » du jeudi 20 décembre 2018 est la 34ème journée qui fait suite à la journée du 19 décembre, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2018.
Dans la nuit du 19 au 20 décembre 2018, la mairie de Bonnée a été incendiée ainsi que 5 radars de l’arrondissement de Rethel.
Ce jeudi, les expulsions par les agents de l'ordre ont continué mais non sans drame.
Vers 10h, au Passage-d’Agen (Lot-et-Garonne), allée de Bigorre, sur la RN 21, près d'un rond point d'accès à l'autoroute A62, un Gilet jaune de 61 ans est décédé après avoir été renversé par un poids lourd. Une marche blanche a rassemblé une centaine de personnes ce jeudi après-midi à Villeneuve-sur-Lot, d’où était originaire la victime. Le conducteur du camion a été placé en garde-à-vue.
Au total, depuis le début du mouvement, 11 personnes sont mortes, 2941 ont été blessées dont 1098 agents de l’ordre.
Le sociologue Fabien Jobard a affirmé que ce bilan, en termes de blessés, de ce mouvement est sans précédent depuis Mai 68.
À Longeville-lès-St-Avold (Moselle), les cabanes des Gilets jaunes ont été détruites et déblayées ce matin.
À Phalsbourg, suite à des heurts avec les agents de l'ordre, plusieurs personnes ont été placées en garde à vue.
Parfois, dans certains points, comme à Saint-Avold, une fois les gendarmes partis, les Gilets jaunes reviennent sur place.
À Soultz (Haut-Rhin), les Gilets jaunes du rond-point du Nouveau Monde ont déménagé sur un terrain privé voisin pour y installer leur campement.
Vers 10h, selon un sondage BVA réalisé du 18 au 19 décembre, la cote de popularité d'Emmanuel Macron monte à 27% de bonnes opinions et celle d'Edouard Philippe est à 30%.
Au matin, à La Saulce (Hautes-Alpes), les gendarmes ont expulsé les Gilets jaunes du rond-point, les palettes, pneus, brasero, banderoles ont été évacués et une femme a été placée en garde à vue.
Vers 12h30, à Gap (Hautes-Alpes), « pour ne pas faire d'histoires », les Gilets jaunes ont démonté eux-mêmes leur campement au rond-point de Tokoro.
En soirée, à Vesoul (Haute-Saône), alors que le député LaREM Christophe Lejeune échangeait avec une trentaine de Gjs devant la préfecture, par deux fois un Gilet jaune a crié « la guillotine ! ». Le député venait assister à la remise des cahiers de doléance.
Vers 18h30, le Président Emmanuel Macron a répondu à la pétition « Pour une baisse des prix du carburant à la pompe ! » lancée par Priscillia Ludosky, figure du mouvement des Gilets jaunes.
Laetitia Dewalle, Gilet jaune du Val d'Oise, a commenté la réponse du Président : « la réponse est tardive », de même que son allocution lundi était déjà tardive. « Il est toujours en retard et, en plus, il ne nous annonce rien via cette communication ».
Benjamin Cauchy, Gilet jaune libre à Toulouse, dénonce une opération de communication de la part du Président. Il dénonce le refus du président de l'assemblée national, Richard Ferrand de faire amender le texte et demande la taxation du kérosène pour les cargos et les gros avions. Le message du Président va occulter le débat sur l'immigration.
Vers 19h00, à Toulouse, Benoît, le Gilet jaune de 29 ans blessé par flashball le 1er décembre, est sorti du coma.
Vers 19h30, Lauren Nunez, secrétaire d’État auprès du ministre de l'Intérieur, a affirmé qu'il reste un peu plus de 200 ronds-points occupés par les Gilets jaunes. Le budget du ministère de l'Intérieur a augmenté de + 3%, mais il ne sera jamais suffisant. Le salaire des gardiens de la paix augmentera de 40 euros pour un coût total de 70 millions d'euros par an.
Vers 20h00, le député Sébastien Nadot a été exclu du groupe LREM, pour avoir voté contre le projet de budget 2019, car pour lui, la situation que révèle le mouvement des Gilets jaunes n’est pas à prendre à la légère. Il y a bien un problème de répartition de la richesse. Le projet du gouvernement n’a pas été suffisamment amendé pour être adapté à la situation. On ne fait pas remonter suffisamment assez les problèmes du terrain.
La députée LaREM des Pyrénées-Orientales, Laurence Gayte, a reçu un mails d'un habitant local qui se revendique Gilet jaune et qui menace d'aller « la guillotiner chez elle ».
Depuis le 20 décembre dernier, Laurence Gayte, vit dans la crainte. La députée LREM de la 3e circonscription des Pyrénées-Orientales est harcelée par un individu qui la menace de mort. L'homme, domicilié dans le département, se revendique "gilet jaune" et a signé à ce titre divers mails agressifs dont un par lequel il affirme à l'élue qu'il se rendra chez elle "pour la guillotiner".
Dans une petite ville de 15 000 habitants, 120 Gilets jaunes se sont réunies dans une salle publique. Certains attaquent les syndicats, ce qui fait pleurnicher un conseiller général en retraite. Son intervention conduit à un brouhaha dans la salle. Tout le monde sait que la CFDT soutient Macron et que la CGT défile avec les indigènes de la République et le comité Adama et pas avec les Gilets jaunes.
Vers 23h00, à Paris, sur les Champs-Élysées, des CRS ont bloqué une manifestation de Gilets jaunes et une centaine de policiers en colère, les « Gyros bleus », voulant aller à la place Beauvau.
Sur le réseau autoroutier et sur décision préfectorale, plusieurs échangeurs d'autoroutes ont encore été partiellement ou complètement fermés non loin des 33 actions des Gilets jaunes, dont une dizaine sur le réseau Vinci, notamment :
l'A7 à Orange Sud et Bollène; l'A9 à Narbonne Sud et Agde, ainsi qu'au péage du Boulou, Le Perthus; l'A51 à Manosque; l'A42 à Ambérieu et Pérouges; l'A380 à Langon (Gironde).